Olivier Delorme

La Quatrième Révélation

 

La religion

 

"Pardonner ? mais je n’ai rien à me faire pardonner, moi. Je ne suis pas, comme votre Église, responsable des millions d’hommes que vous avez sciemment tués par votre lutte acharnée contre le préservatif. Que votre pape et vos prélats acceptent d’abord de passer en jugement pour crime contre l’humanité et je reparlerai volontiers de pardon avec vous.

Puis, sans laisser à l’homme de Dieu le temps de prendre la contre-offensive, et exploitant les avantages tactiques de sa position de presque défunt, Julien avait ajouté que la religion de la plupart de ceux qui se disent chrétiens a beau se résumer aujourd’hui à un mélange de moraline obsédée par le caleçon, d’illuminations new age pour ravis de la crèche et de psychologie de bazar à la Paulo Coelho, fût-elle distillée sur un mode hystérique par quelque bonne sœur rassise à la voie suraiguë et au tutoiement démago, le seul sens du christianisme, et a fortiori du catholicisme romain, était celui de tout monothéisme révélé: l’abdication du libre examen devant un livre, une tradition, des dogmes, en dehors desquels il n’existe qu’erreur.

Ce qui est aussi favorable à l’épanouissement de l’amour que le système du parti unique à celui des libertés publiques.

D’ailleurs votre Christ n’a jamais été que le gourou illuminé d’une secte, et son « enseignement» un tissu affligeant de banalités contradictoires. Le vrai fondateur de votre Église, c’est Paul: l’Apparatchik génial, le Détenteur autoproclamé de la Vérité-Une, l’Inventeur du totalitarisme spirituel par le châtrage universel."